Quelques principes liés à la vision "traditionnelle" de la divination,

Tout d'abord, un peu de cosmogonie / cosmologie / métaphysique.

NB: les mots entre "guillemets" ne représentent qu'une faible partie de ce qu'il "recouvrent". Chacun d'entre eux mériterait au moins un livre pour en exprimer le "contenu". Ce qui est dit ici est le résultat synthétique de dizaines d'années de lecture, de rencontres et d'expériences plus ou moins mystérieuses dont l'historique remplirait au moins deux milliers de pages.

LE DIVIN

Les religions, ou philosophies religieuses, passées ou présentes, (si l'on fait abstraction du "dogme" dépendant fortement de l'époque où il est édicté, du contexte socio-culturo-politique et des rivalités des "courants" internes pour ne retenir que l'essence du "message") croient dans leur grande majorité en l'existence du Divin, unique, infini, ineffable, transcendant, immanent, préexistant à la naissance de la matière, du temps et de l'espace, cause première, origine et fin du monde sensible, présent en toutes choses, en tous lieux, en tous temps, omniscient et omnipotent (ouf! ;-).

Quelques unes ne le nomment pas, (par respect, crainte ou parce qu'elles le jugent "trop éloigné" des affaires du monde) et utilisent des "dieux" secondaires (ou des anges, des génies, des forces etc.) comme intercesseurs.

"Le Divin" (?), quel que soit le "Nom" qu'on lui donne (je préfère utiliser le terme "Divin" (neutre) ou plutôt le symbole , le nommer "Dieu" est trop descriptif, trop limitatif et le terme est tellement galvaudé qu'il en devient vide de "sens" ), ne peut être appréhendé par l'esprit et les sens restreints de l'humain, par conséquent il ne peut être nommé, ni représenté en image, ni expliqué, ni même compris.

Seule l'intuition intime, la volonté personnelle, peuvent nous le faire "rencontrer", "ressentir", ou "être illuminé" en partie par sa "présence" (si nous en sommes dignes).

LE MONDE

Genèse, trois temps... ("Avant" est insaisissable pour l'esprit humain)

Un : Dans le néant absolu (incompréhensible) du "chaos" primordial, une impulsion, "Verbe", émanation de la "force / volonté" divine (yang), a généré le "point central indéfini" (bindu) de la vacuité (le vide), contenant exhaustif du non être et des formes indifférenciées.

Deux : De la vacuité, sphère infinitésimale contenant la "force / amour" (yin) infinie de l'énergie spirituelle issue de la "force / volonté", fut "exprimée" la lumière / énergie originelle (assimilons-la au "big bang", elle n'a de commun avec la lumière solaire que le mode vibratoire).

Trois : De la lumière furent engendrés le temps et l'espace. L'énergie lumineuse, le temps, et l'espace sont la source du monde sensible, depuis les galaxies primaires, génératrices des différents composants de la matière primordiale (atomes physiques), jusqu'à l'univers actuel, "bulle" toujours en expansion, des galaxies secondaires. C'est la bataille éternelle entre entropie et néguentropie, "rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme". L'ordonné, ne peut exister sans le désordre, toute "structure" (néguentropie) nécessite un immense gaspillage d'énergie (entropie) : C'est ainsi par exemple que le soleil est la source (il permet sans en être à l'origine) de la vie terrestre.

Quatre & le reste : Expansion, structuration, transformation, tout est vibration dans le cosmos, "rien n'existe en soi", tout dépend de tout...
Il est "dit" : chaque grain de sable a été "compté". Si on en ôte un, l'univers s'écroule...

(Depuis des lustres on se bat pour savoir si l'univers est en expansion indéfinie ou s'il se repliera sur lui-même en un big "crunch" à la fin de son "expansion". En fait cela n'a aucune importance pour ce qui nous préoccupe, selon les théories "physiques" actuelles, dans un cas il se vide de sa "substance" par évaporation, dans l'autre il redevient un point "singulier".)

Monde matériel et monde spirituel sont intimement mêlés (un peu comme la trame et la chaîne d'un tissus, la teinture représentant l'échange entre les deux), on peut dire qu'ils sont "consubstantiels". Leur "croissance / développement" est concomitante.

STRUCTURE.
Chaque particule infinitésimale (infra-sub-atomique) de "matière" est le "reflet perceptible", la "condensation" (en quelque sorte, mais c'est un raccourci), dans le monde sensible d'une dose "similaire" (disons l'essence) d'énergie spirituelle (ne pas confondre énergie spirituelle et énergie matérielle, l'énergie matérielle est une oxydation, une fusion atomique ou une combinaison chimique, l'énergie spirituelle est émanation directe du divin, alors que l'oxydation "transforme", l'énergie spirituelle "transmute"). Ces particules se constituent, se fondent, en particules "élémentaires" (subatomiques), qui elles même se fondent en "atomes", eux-mêmes agrégés en "matière solide". Ceci étant rendu possible grâce aux trois "forces physiques": atomique, électromagnétique, gravitationnelle, résultantes de la "première force" (soupçonnée mais inconnue de la physique actuelle) de l'expansion / explosion initiale.

Dans le monde spirituel, tout est "lié", interconnecté, rien n'est "séparé". Chaque "grain" "connaît / comprend" tous les autres. Il n'y a ni "espace", ni "temps", pas de "dimensions", du moins au sens ou on l'entend dans le monde matériel, tout est "immédiat" (au sens de instantané et sans médiateur / intermédiaire), c'est ce qui le distingue du monde sensible où temps et espace (les média) autorisent "l'évolution" de la matière (au moyen de la combustion / oxydation / transformation = entropie / néguentropie). C'est également ce qui nous empêche de le pénétrer avec nos "sens" physiques (absolument dépendants de la matière, du temps, et des "ondes vibrations" lumineuses / soniques).

NB : on ne peut "percevoir" le monde spirituel qu'en "temps arrêté"ce qui peut être provoqué par la méditation profonde ou par le "passage" d'une "singularité" du temps..

De fait, alors que le monde matériel est la conséquence d'un mode vibratoire extérieur / perceptible "exotérique / sensible transformant", le monde spirituel qui en est le support est la conséquence d'un mode vibratoire intérieur / occulte "ésotérique / mystique transmuant" (il n'y a pas de changement de phase pour les "ondes" spirituelles, les phases "+/-" coexistent, un peu comme pour les particules à propos desquelles le principe d'Eisenberg montre qu'on ne peut définir à la fois la vitesse et la position).

La force / amour divine omniprésente dans la vacuité a permis aux formes de vie de se différencier de la matière inerte et de prendre leur essor vers le Divin.

L'espace spirituel est comme un lac parcouru de "courants de vie" formant des ondes qui se croisent et interfèrent entre elles (en surface et en profondeur). Au gré des nœuds (vagues) formés par les interférences, provoquant une concentration d'ondes spirituelles plus ou moins fortes, les particules correspondantes dans le monde sensible s'agrègent les unes aux autres formant des "êtres", matière, végétaux, animaux.

Lorsque se défait un "nœud" (la vague fond, retourne indifférenciée au lac), l'être disparaît, mais les "ondes" qui l'ont formé continuent leur chemin, elles changent de fréquence. L'onde est en quelque sorte l'âme, le nœud, l'être ou la matière (l'être "vivant" est de la matière "animée"). C'est la fréquence vibratoire / force / amour émanation divine qui anime les courants et provoque les ondes, origine de la force vitale (d'être) des êtres.

Le monde spirituel et le monde matériel sont tous deux inclus dans la "pensée - intelligence - conscience" immanente divine qui y est ainsi présente en tous temps et en tous lieux aussi bien dans un monde que dans l'autre.

Nb : Il n'y a pas de "monde" divin, on ne peut dire que le Divin "existe/habite" quelque part, il est essence subtile des différentes manifestations spirituelles, matérielles "EST/ETANT" les différents mondes et objets de ces mondes.

L'ÂME

L'âme "existe", manifestation spirituelle rendue autonome dans le monde sensible, porteuse d'une étincelle issue du Divin, "source de vie".

Elle parcourt la voie matérielle, grâce au corps physique, qui la ramène " in fine " au Divin après avoir fait l'expérience concrète et totale du monde sensible. L'âme est l'entité spirituelle (le nœud d'ondes...) qui sous-tend la matière vivante.

La plupart des ésotérismes valident le concept de réincarnation. L'hindouisme, Le bouddhisme bien sûr, mais aussi les religions du livre (dans l'ordre chronologique : judaïsme, christianisme, islam) ou du moins certaines "écoles" professant des doctrines mystiques "secrètes" acceptent également ce concept. C'est aussi le cas de certains "chamanismes" ou de "philosophies" d'origine africaine, asiatique ou amérindienne.

LE PARCOURS KARMA / SAMSARA

D'après la légende, l'âme, émanation du Divin, nourrie d'énergie spirituelle, se réincarne tant qu'elle n'a pas parcouru toutes les phase vitales du monde sensible. Ceci inclut l'expérience du bien et celle du mal, c'est la loi du "Samsara" (cycles de renaissances) alimentée par le Karma (désir d'expériences vitales).

Le "Karma" est la force/désir de sensations matérielles qui oblige l' âme à se réincarner tant qu'elle n'a pas éliminé toute trace "d'ego" et de "désir" (tant qu'elle n'a pas reconnu son origine et accepté de s'abandonner totalement au Divin, aussi longtemps qu'elle "pense" avoir une existence "propre".)

Lorsqu'elle a achevé un cycle de vie, si elle n'a pas terminé son instruction, l'âme retourne dans le monde intermédiaire où elle examine en présence du "gardien" son parcours, jugeant elle-même, ses erreurs et ses progrès.

Quand elle est complètement "achevée", l'âme est réintégrée dans le Divin où elle "Est" pour l'éternité.

Toutefois, n'ayant qu'un "capital d'énergie spirituelle" limité, elle ne dispose que d'un "nombre quantifié de vies" pour apprendre. Si elle ne réussit pas à évoluer suffisamment (elle a son libre arbitre, volonté autonome), elle est "brûlée" lors de sa réintégration finale car ses acquits ne lui permettent pas de "voir" le Divin dans l'intégralité de sa "force" et de son "amour" sans se "consumer" d'elle-même.

Dans ce cas, elle retourne à l'énergie spirituelle indifférenciée. C'est une mort spirituelle...

En fait, il "est" trois "corps", le spirituel correspondant au "Soi/Âme", l'ethérique correspondant au "Moi/Ego" et le "Physique" (plus les "liens ou cordes" subtils qui les unissent). Le Soi est directement rattaché à la source spirituelle, il engendre le Moi qui supporte le corps physique et reçoit les "empreintes" des diverses expériences sensitives. Le Soi est immobile en l'esprit et permanent. Il perçoit "l'essence" du Moi. Le Moi est mobile et durable. C'est lui qui subit le Karma, est soumis au Samsara et soutient les différents "avatars". Il est pollué par l'ego et intègre les sensations. Le Physique est éphémère et transitoire, il génère, alimente, l'ego, agit et réfléchit, puis disparaît pour être "recyclé".

NB : chaque particule "élémentaire" (électron, neutron, positon) d'un atome garde une "mémoire" de ses pérégrinations. Elle se "souvient" d'avoir "participé aux différents "corps / structures matériels" qu'elle a contribué a former dans le temps. Ceci parce qu'elle est en permanence reliée à la vacuité, mémoire incorruptible et permanente de l'évolution du monde sensible.

Le Divin est "Un" mais il est "reconnu" (différencié) dans notre "esprit" par ses "attributs / forces" qui sont "multiples".
Le Divin est "Amour Total" dans son expression Yin féminine, il est "Volonté Totale" dans son expression Yang masculine. Total est un mot faible pour dire, décrire, la "Force/exigence Absolue", "l'Amour/compassion Absolu".

Pour comprendre, il faut essayer de se représenter la Force Divine comme étant ce qui assure la cohésion et le mouvement de l'univers dans son ensemble et l'Amour Divin comme ce qui assure et favorise la croissance, la progression, de la totalité de ce qui est vivant.
On est, si la tentative réussit, "terrifié", "pétrifié", "annihilé", par la simple évocation de la puissance divine "infinie" (je dis infini, mais l'infini n'existe qu'au regard de nos limitations car le cosmos comme le Divin ont des "limites" encore que celles ci nous demeurent incompréhensibles) et le gouffre qui nous sépare d'Elle.

Du point de vue "scientifique", nous n'avons pas encore ouvert la "porte" de la connaissance, tout au plus avons-nous mis la main sur la poignée...

DIVINATION

Dans le "monde intermédiaire", lorsque arrive le temps, l'âme doit choisir une nouvelle incarnation pour progresser. Sur la page de gauche du "livre de la vie" le "gardien", inscrit les différentes expériences à subir lors du nouveau cycle, le "Karma". Sur la page de droite, l'âme inscrit les expériences qu'elle souhaite faire.

Bien entendu "gardien" et "livre de vie" ne sont que des "images / symboles", mais nous les portons en nous.

Au moment de l'incarnation, le cosmos dans son ensemble reflète l'énergie vitale qui anime le nouvel être car tout est "lié", monde physique et monde spirituel, (chaque "grain de poussière" est "compté").

C'est la lecture de l'horoscope, photo énergétique de l'univers ("synthèse du livre de vie"), à l'instant de la naissance qui va permettre de comprendre quel chemin va suivre l'être, quelles épreuves il devra affronter et dans quels domaines, ainsi que celles qu'il pourra éviter grâce à son libre arbitre

Car l'homme, toujours, a le choix...

Une épreuve peut être bénéfique ou négative ; gagner au loto, perdre une personne chère, ou encore causer la mort de quelqu'un, sont équivalents en termes de karma. Dans les trois cas, il faut apprendre à surmonter son désir, sa peine, sa honte ou ses regrets.

"L'extinction" du karma a lieu lorsque "tous les actes" de la vie, du mental, sont accomplis sans désir (d'obtenir ou de faire quoique ce soit) en se conformant totalement à "sa" nature propre et en se soumettant complètement à la "volonté divine". Ceci a pour effet de stopper l'alimentation du Samsara et de terminer ainsi le "cycle des renaissances".

La lecture du devenir s'effectue en "devinant" les traces que les ondes "spirituelles" laissent dans le cosmos et l'orientation qu'elles suivent. Qu'il s'agisse de cartes, de dés ou de tout autre moyen. Mais sans oublier que celui-ci est fluctuant dans la mesure ou il dépend de la volonté humaine (libre arbitre) de suivre ou non son destin (c'est à cause de cela que la science divinatoire ne peut être "exacte", il faut être un peu "voyant", sentir les ondes, pour comprendre et "dire" le "devenir" et savoir dans quelle mesure un être accepte ou non sa destinée).

Certaines personnes, spécifiquement les "vieilles âmes", ont un destin très chargé, un "fatum" inéluctable, inexorable et souvent lourd à porter (celles qui ont un horoscope très "structuré", tous les points zodiacaux étant fortement liés, et les pointes des maisons très chargées en planètes "lourdes"). En principe, leur évolution spirituelle, à travers leurs avatars précédents, leur permet de bien le supporter et de l'accepter sans regret. Les "jeunes âmes" ont plus de latitude pour évoluer. (Les "vielles âmes" ont des lignes de mains très complexes, remplies de petites grilles peu profondes.)

N'oublions pas que ce destin a été accepté et en partie choisi au moment de l'incarnation.

Savoir et Connaître.

Science (savoir / érudition) et connaissance (co-naissance / compréhension) sont deux choses différentes, la science est l'explication logique et reproductible des "phénomènes", l'application, "la réussite", en est matérielle, extérieure à l'être. C'est une "procédure figée", limitée au monde physique. La connaissance est la conviction intime et non transmissible (intégration) de ce qui "est", l'application en est spirituelle. C'est un "processus vivant" lié à l'être. Elles peuvent être concomitantes mais ce n'est pas obligatoire, il y a des "connaissants" même dans les sociétés dites "primitives", il semble qu'il n'y en ait pas beaucoup plus dans les sociétés dites "modernes"…

La connaissance, par essence, est personnelle, la science est commune (du moins pour ceux qui font l'effort d'en apprendre les "lois").La science est érudition / savoir-faire, la connaissance est compréhension / savoir être. La science, transmissible, est validée par les hommes, la connaissance, intransmissible, par les rêves et les visions issus du divin, la "réussite spirituelle". La science est enseignée par le "Discours et la Logique", la connaissance par le "Verbe" & les "Images de l'Arcane". (Dans le cadre de la connaissance, un maître ou un gourou ne fait que donner des indications, des "exercices" permettant de progresser, il ne peut "expliquer" ce qui doit être "saisi, vécu, en profondeur". Le disciple doit "tout" faire lui-même, sinon, il ne peut "intégrer" l'expérience.)

Pour "l'homme au cœur pur / chercheur amoureux de la vérité" la science est un moyen d'accès à la connaissance (tout comme la religion, la prière, pour le mystique, le combat pour le guerrier, l'astrologie pour l'ésotériste, la magie pour l'occultiste, la pierre philosophale pour l'alchimiste, la réunion "Shiva/Shakti" pour le tantriste, etc. etc.)

Un exemple simple à partir d'un morceau de pain :
La science vous dira exactement quelles sont les proportions de lipides, de glucides, de protides, d'eau, de sucre, de sel, le temps de pétrissage, le temps de levage de la pâte etc. Vous serez incollable en la matière, mais cela ne vous apprendra ni à faire une baguette dorée à point, encore moins à la déguster !
Par la "co-naissance", vous "serez" le blé qui mûrit sous le soleil d'été, la farine meulée avec délicatesse par la roue de pierre, malaxée avec l'eau et le levain, vous "sentirez" le tour de main du boulanger, vous vous échaufferez doucement dans le four à pain, vous saurez goûter la texture, apprécier le moelleux de la mie et le croquant de la croûte, vous serez vous-même en train de savourer un délicieux morceau de vie.(Et je ne vous parle pas du "vin" je ne saurais pas m'arrêter...)

La "divination" participe pour une (petite) part de la science et pour une plus grande part de la connaissance, elle utilise la symbolique et l'analogie; comme la peinture, c'est un art. En fait lire le "Devenir", c'est détecter comment s'oriente la manifestation subtile des circuits d'ondes spirituelles dans le monde sensible.